L'endométriose est une pathologie gynécologique courante. Elle touche en moyenne 10% des femmes en activité reproductive. Elle correspond au développement ectopique des cellules endométriales en dehors de la cavité utérine. Lorsque les tissus sous-péritonéaux utéro-sacrés ou ceux du rectum, de l'espace rectovaginal, voire de la vessie sont touchés par la maladie, cette dernière est classée en endométriose pelvienne profonde selon l'analyse d'association Hope. Comment le diagnostiquer? Comment le traiter?
Endométriose pelvienne profonde : qu'est-ce que c'est?
L'endométriose pelvienne profonde correspond à une infiltration, à plus de 5 mm de profondeur, de l'espace sous le péritoine et/ou de la paroi des organes pelviens par du tissu endométrial sous forme de nodules. Cette pathologie se caractérise donc par la présence d'un endomètre fonctionnel en dehors de son site naturel, la cavité utérine. Cet endomètre extra -utérin est influencé par les cycles hormonaux et se développe au fur et à mesure de la progression des cycles menstruels.
Il existe plusieurs types d'infiltration selon l'organe atteint. Elle devient digestive ( colique rectale, sigmoïde, iléale, droite ou appendiculaire ), lorsqu'elle s'infiltre dans le muscle digestif. Il peut également infiltrer la vessie musculaire ou l' uretère et entraîner des lésions urologiques. Plus la maladie affecte profondément les organes, plus la douleur et les symptômes seront intenses.
Diagnostiquer l'endométriose
Il existe principalement trois formes d'endométriose, très souvent associées :
péritonéal superficiel, ovaire kystique (endométriome ovarien), sous- péritonéal profond
Généralement, l'atteinte recto- sigmoïdienne de l'endométriose est retrouvée dans 6 à 30 % des cas d'endométriose profonde (9,10). Les organes les plus fréquemment touchés en cas d'endométriose profonde sont : les ovaires, les ligaments utéro-sacrés, le rectum, la vessie, le vagin. De plus, plusieurs organes peuvent être touchés chez un même patient.
Cependant, les mécanismes qui conduisent à l'endométriose restent mal compris. Une méconnaissance qui entraîne un retard de diagnostic (7 ans en moyenne) et une absence de prise en charge précoce de la maladie. Les traitements surviennent souvent tard dans la maladie.
Avec cette vidéo réalisée par l'association EndoFrance, vous en saurez plus sur les principaux tests réalisés pour détecter l'endométriose.
Lien vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=BB4HFRjHkSw
L'examen clinique et l'échographie ou l' IRM permettent de détecter la maladie. L'analyse du tissu endométrial prélevé pendant la chirurgie permet d'établir un diagnostic définitif. Le fait est que toute endométriose de type asymptomatique, non douloureuse et ne présentant pas de problèmes de fertilité passe généralement inaperçue et donc non traitée. Quant à la laparoscopie, elle n'est envisagée que dans certains cas. L'examen de la cavité pelvienne et abdominale par ce procédé permet d'identifier les lésions d'endométriose (en nombre et localisation) ainsi que les adhérences fibreuses et cicatricielles. Ce test permet également de prélever des biopsies ou des prélèvements de tissu endométrial sur les lésions, afin de les analyser et de confirmer le diagnostic. Dans le même temps, la laparoscopie peut éliminer les lésions visibles.
Dans le traitement de l'endométriose
La prise en charge thérapeutique repose sur deux axes : le traitement médical et le traitement chirurgical, chacun répondant à un contexte pathologique et à des contre- indications bien précises. Et bien qu'il n'existe pas actuellement de traitement définitif de l'endométriose, de nombreuses solutions peuvent être proposées, en vue de ralentir la progression de cette maladie pendant plusieurs mois, voire plusieurs années selon les cas.